Dom Juan et Sganarelle vont passer à table, quand la statue du commandeur apparaît, qui, sans s'asseoir ni manger, convie à son tour dom Juan à souper avec elle le lendemain. Comment expliquer le choix de ce sujet, certes populaire, mais peu dans la manière de son auteur ? Au reste, Antoine Offray, le libraire lyonnais qui a publié la pièce en janvier 1659, l'a rééditée ou réimprimée en 1661, et l'on ne voit pas qu'une édition parisienne ait été publiée la même année par les quatre libraires bénéficiaires du nouveau privilège. J'ai suivi la prose assez exactement dans tout le reste, à l'exception des scènes du troisième et du cinquième acte, où j'ai fait parler des femmes. Annie Rivara, « Don Juan et la mort, ou la difficulté d'être libertin », Thérèse Malachy, « Le Carnaval solitaire de, Michel Blain, « Les mises en scène françaises du. Il convient de rappeler que l’année précédente, Molière avait déjà donné une pièce où les faux dévots étaient moqués: Tartuffe ou l’imposteur. ». Je l’avais caché quelque temps, sans vouloir permettre qu’il les fit paraître en public ; mais enfin mes compagnons, assez médiocrement soigneux de sa réputation, ont souhaité de moi, dans l’opinion qu’ils ont eue que le nombre des ignorants surpassant de beaucoup celui de ceux qui se connaissent aux ouvrages de théâtre, s’attacheraient plutôt à la figure de Dom Pierre et à celle de son cheval qu’aux vers ni qu’à la conduite. On en jugea dans ce temps-là comme on en juge en celui-ci. Comme l'indique le sous-titre que la pièce portait à sa création — l'Athée foudroyé —, l'athéisme de dom Juan est une donnée de l'œuvre non moins essentielle que le foudroiement final[106]. Gaston-Jean-Baptiste de Roquelaure (1615-1683) ne fait pas mystère de son irréligion. Sa présence dans vingt-cinq des vingt-sept scènes que compte la pièce, donne au spectateur et à l'exégète toute latitude pour observer, analyser et critiquer son héros. Le plus probable est que « Molière a joué sur deux tableaux : tout en contribuant à la critique des grands seigneurs libertins, encore proches de l'esprit de la Fronde, il a intensifié son procès des hypocrites en dénonçant la cabale dont il a été victime (laquelle, par habile amalgame, se trouve, dans Dom Juan, réunir de pieux intolérants, des imposteurs et même des athées déguisés)[159]. Le grand seigneur espagnol à l'insouciance criminelle, séducteur par surprise, par violence ou par serment non tenu, se présente sous les plus beaux atours d'un courtisan français, aussi joliment paré […] que les petits marquis qui hantent les salons des dames parisiennes et dont Acaste devait bientôt dessiner l'image en faisant son autoportrait dans Le Misanthrope[13]. C'est ainsi qu'évoquant la manière dont Rochemont décrit la sortie de la première du spectacle (« La joie s'était changée en horreur et en confusion, à la réserve de quelques jeunes étourdis, qui criaient tout haut que Molière avait raison, que la vie des pères était trop longue pour le bien des enfants, que ces bonnes gens étaient effroyablement importuns avec leurs remontrances et que l'endroit du fauteuil était merveilleux »), Jean de Guardia note : « Étant donné la mauvaise foi dont l'auteur fait preuve dans l'ensemble de ses. Quoi qu'il en soit, la pièce ne sera jouée qu'une centaine de fois entre 1841 et 1947. L'autre : je donnerais à ce maître faquin De fait, cette phrase est un « mot célèbre de libertin » déjà cité dans le Socrate chrétien de Guez de Balzac (1652)[107] et caractérise dom Juan comme un athée, ainsi que le signale Donneau de Visé : « Si [Molière] l'auteur a fait dire [à Dom Juan] que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit, ce n'était que pour faire reconnaître qu'il était athée, pour ce qu'il était nécessaire qu'on le sût, à cause du châtiment. Qui donc est finalement ce personnage, épris de liberté, qui court au-devant de sa mort sans jamais se départir de ses convictions ? Commensal du prince de Condé, cicérone de Christian Huygens lors de son séjour à Paris, correspondant de John Locke et de G.W. ». Par ses ambiguïtés, la pièce suscite ainsi des interprétations contradictoires. les comédiens ordinaires du roi […] la jouent trop en comédie et pas assez en drame, et c'en est un véritable, avec mélange du comique et du tragique, du burlesque et du terrible, — spectres, apparitions, changements à vue, fantaisie espagnole, profondeur shakespearienne, ironie française, tout s'y trouve[138] », Jules Lemaître parle, quant à lui, d'une « tragi-comédie fantastique et bouffonne […] une macédoine incroyable de tous les genres », ajoutant aussitôt : « Avec cela, il n'est guère de pièce ni plus intéressante d'un bout à l'autre, ni plus émouvante par endroits, ni plus amusante[139]. Quelques historiens du XIXe siècle, dont Sainte-Beuve et Michelet, lui ont néanmoins cherché des modèles ou des « clefs », qu'ils ont cru trouver dans tel ou tel grand seigneur connu pour ses mœurs dissolues et/ou ses opinions hétérodoxes ; ont ainsi été cités Armand de Bourbon, prince de Conti, le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Hugues de Lionne, son ami le duc de Saint-Aignan, le cardinal de Retz, le duc Henri II de Guise, Philippe Mancini, neveu de Mazarin, le marquis de Vardes, Armand de Gramont, comte de Guiche, Antonin Nompar de Caumont, futur duc de Lauzun[l], et d'autres encore. Ce qu'il a « voulu faire » en racontant cette histoire (volonté de « provocation » ou de « dénonciation »), ce qu'étaient ses « intentions » — critiques, satiriques, idéologiques ou autres — ne peut donc se déduire que du texte lui-même, de l'usage que son auteur a fait des sources ou modèles (reprise, détournement, parodie…), et de l'étude attentive des événements immédiatement contemporains. Dom Juan (ou le Festin de Pierre) est une pièce écrite par Molière et datant du XVIIème siècle. Le 12 mai 1664, à Versailles, Molière présente devant la cour une première version, en trois actes, du Tartuffe. Dans la forêt[bd]. C'est la version d'Amsterdam que Claude Bourqui et Georges Forestier ont choisi de publier dans leur récente édition des Œuvres complètes de Molière[70], rompant ainsi avec une tradition éditoriale longue de deux siècles. —, le libraire n’en fera pas usage et le cèdera à son collègue Théodore Girard, lequel publiera l’Arsace roy des Parthes de Royer de Prade et L'Amour médecin de Molière, mais pas Le Festin de Pierre[ah]. Dom Juan accepte, la statue se retire. À l’aide, au secours, mon maître est tombé. Ainsi Blandine Bricka propose une double lecture du châtiment final : la conventionnelle, qui aurait fait dire à Louis XIV que dom Juan « n'est pas récompensé »[156], et l'autre, qui suggère un combat métaphysique entre deux adversaires de même valeur[157]. L'auteur anonyme de la Lettre sur les Observations (très probablement Donneau de Visé) ne craint cependant pas d'assurer que Louis XIV n'est nullement intervenu pour interdire la pièce : « Je pourrois dire toutefois qu’il [le Roi] sçavoit bien ce qu’il faisait en laissant jouer le Festin de Pierre, qu'il ne vouloit pas que les Tartuffes eussent plus d’authorité que luy dans son Royaume » (p. 30). Cette tragi-comédie raconte la vie du libertin Dom Juan. Effectivement, en Italie, la légende se dédouble. Certes, la nature même de la pièce, théâtre de machines, et la notoriété de la légende qu'elle reprend, obligent Molière à en respecter la fin : en venant voir le Festin de Pierre, on vient voir le foudroiement de l'athée. Le lendemain en fin d’après-midi, dom Juan apprend à son père éperdu de joie qu’il a décidé de revenir à la religion, puis il confie à Sganarelle que ce revirement subit n’est qu’un stratagème destiné à le mettre à l’abri de tous les désagréments qui pourraient lui arriver. Outre que Le Petit ne bénéficiait pas des mêmes puissantes protections que Molière, les accusations portées contre lui étaient de loin beaucoup plus graves que celles de Rochemont. Sa réapparition, plus tardive, sur les scènes de théâtre provoque des transports d'enthousiasme, en particulier dans la jeune génération. Enfin, 3) nous ferons porter notre intérêt sur les personnages de la pièce. Le séducteur parvient à trancher le différend entre ses deux dupes, sans même les détromper de leurs illusions. Don Juan, auquel Molière a donné le titre de comédie, est, à proprement parler un drame et un drame moderne, dans toute la force du terme… Jamais Molière n'a rien fait de plus franc, de plus libre, de plus vigoureux, de plus hardi ; le fantastique, cet élément d'un emploi si difficile pour le Français sceptique… est traité avec un sérieux et une croyance bien rare chez nous. La plupart des moliéristes de la fin du XIXe et du XXe siècle ont estimé que Molière avait dû recevoir de Louis XIV le conseil, sinon l'ordre, de renoncer à sa pièce, comme si, pour pouvoir sauver Le Tartuffe, il fallait sacrifier Le Festin de Pierre. En effet, s’ils jouaient leurs spectacles en italien, Scaramouche et ses camarades les affichaient en français, comme en témoigne le diplomate Christoph Caspar von Blumenthal, envoyé du Grand Électeur de Brandebourg à la cour de France, qui, dans son Journal parisien, rédigé en allemand, donne toujours en français le titre des spectacles italiens auxquels il a assisté au Palais-Royal, alors qu’il donne en espagnol ceux des spectacles joués par la troupe espagnole, au Louvre le plus souvent, pour le public beaucoup plus restreint des invités de la reine Marie-Thérèse. Ils rendront une réponse très circonstanciée le 18 décembre[65]: La version en prose de Molière est enfin publiée en 1682[ao], dans le tome VII (« Œuvres posthumes ») de l'édition dite définitive des Œuvres de Monsieur de Molière[66]. Voici une analyse de l’acte 1 scène 2 de Dom Juan de Molière (la profession de foi du séducteur). Le ton général est celui de la comédie; mais la comédie, qui çà et là touche à la bouffonnerie, monte parfois jusqu'au drame, s'élève jusqu'au mystère[140]. Les esprits avertis y reconnaissent une variante de l'argument lucrétien du vin (De natura rerum, III, 476-486), que Molière avait déjà évoqué dans Le Cocu imaginaire (scène VII)[92]. Victor Hugo, grand admirateur de Molière, mais plus grand admirateur encore de Shakespeare, se montre ici particulièrement réservé[76] : « … L'observation donne Sedaine. Car bien que l'invention en parût assez de sa façon, on la trouva néanmoins si mal exécutée que plutôt que de la lui attribuer, on aima mieux la faire passer pour une méchante copie de quelqu'un qui l'avait vue représenter, et qui, en ajoutant des lambeaux à sa fantaisie à ce qu'il en avait retenu, en avait formé une pièce à sa mode[at]. Loret, dans “La muse historique”, annonçait, le 14 février, la représentation : Ainsi, bien que les droits de publication aient été obtenus, la pièce ne paraît pas. D’ailleurs, après la mort de Molière, en 1677, sa veuve demande à Thomas Corneille d’écrire une version expurgée qui sera donnée pendant deux ans. D'autres insistent sur l'athéisme : dom Juan un athée rationaliste, qui ne croit pas au surnaturel et cherche, en sectateur pédagogue, à convaincre Sganarelle et le Pauvre de son inexistence[110]? Dom Juan est un seigneur libertin qui vient d’abandonner sa dernière épouse, Elvire, qu’il avait enlevé d’un couvent. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Nous verrons dans cette fiche de synthèse sur cette pièce qui mêle à la fois classicisme et baroque: 1) l’évolution de la pièce censurée. Samuel Sorbière, Roger de Bussy-Rabutin, Saint-Évremond ont encensé Le Tartuffe, mais ils n'ont pas un mot pour défendre ou au moins commenter une œuvre singulière qu'un libelle ultra-dévot dénonce immédiatement comme sacrilège. Les auteurs qui lui ont répondu, ainsi que les éditeurs de 1682 et 1683 le présentent comme une comédie[137], ce qui le distingue des trois autres adaptations françaises de la légende, qualifiées de tragi-comédies. On supprime certains passages de l'acte III (la fin de la scène du pauvre, la discussion sur la religion) et certaines répliques (« Mes gages, mes gages ») qui semblent tourner la religion en dérision. Au responsable des commandes de votre établissement scolaire Quand le spectacle fera l’objet d’une charge extrêmement violente d'un certain Rochemont (voir plus bas), Molière ne se défendra pas et ses partisans se contenteront de plaider l’innocence et l'« honnêteté », mais non la moralité. « Pourquoi, s'interroge l'historien, aurait-il boudé le dernier grand divertissement de la saison, un spectacle qui promettait d'être exceptionnel et qui avait fait l'objet d'une annonce presque officielle dans La Muze historique de Loret ? » D'autre part, la formule « grand seigneur méchant homme » apparaît comme un oxymore bien venu, puisque par « nature » un grand seigneur est ou se doit d'être un « gentil-homme », contrairement au « bourgeois », qui, à vouloir jouer les gentilshommes, ne saurait que se rendre ridicule. Pour K. A. Blüher, la pièce s'apparente à la comédie baroque par l'emploi des machines et le non-respect des règles du théâtre classique[142]. La Grange ne signalant dans son registre aucune présence exceptionnelle ni aucun incident particulier au cours des six semaines d'exploitation du spectacle, les historiens s'accordent généralement à dire que Louis XIV n'a pas vu le Festin de Pierre de Molière.
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