8 Kadaré Ismail, Le Grand Hiver, Paris, Fayard, 1978, p. 287. . Ces concordances s'étendent jusqu'au détail de certaines expressions comme l'aigle désigné par Eschyle comme un « chien volant » qui fait le pendant du chien ailé du héros géorgien Amirani[34]. Surgit alors le souvenir du Prométhée émancipateur, celui qui enseigna aux hommes l’art d’écrire et de compter. Je cite une version revue et corrigée qui m’a été communiquée par Alexandre Zotos, que je remercie. On suppose un Eschyle à l’image de Prométhée, qui « fut le premier à lancer le défi et à créer ce sans quoi le monde serait plus pâle et plus mou : l’esprit prométhéen3 ». Il enseigne aux humains la métallurgie et d'autres arts, eux-mêmes enseignés à Prométhée par Athéna qui était complice puisqu'elle l'aida à entrer secrètement dans l'Olympe. Le châtiment de Prométhée a peu de chances d'être un motif hérité. Néanmoins, ce nom demeure assez paradoxal pour un personnage qui par ses ruses imprudentes provoque une brouille entre Zeus et les hommes, ce qui lui vaut un châtiment exemplaire[3]. Mary Shelley se réfère d'abord au mythe grec de Prométhée en lutte contre la toute-puissance de Zeus, dérobant le feu de l' Olympe et l'apportant aux hommes pour leur venir en aide et les sauver. Ce roman fut entamé en 1978, achevé en 1981, puis resta sept ans « au purgatoire » (pour reprendre l’expression d’Éric Faye dans la préface au tome VIII des Œuvres, Paris, Fayard, 1999) avant d’être publié en 1988. Mais la tonalité d’ensemble est douce-amère. Free PDF. Par ailleurs, le feu divin indo-européen est « ami des hommes » dont il peut se rapprocher en se détournant des dieux, car il est par nature transfuge[13]. 5 Eissen Ariane, « L’Aigle de Kadaré : contre la lecture communiste du mythe de Prométhée », in Lectures politiques des mythes littéraires au xxe siècle, Parizet Sylvie (dir. La bienveillance qu'il réserve aux hommes est l'envers de sa malveillance secrète à l'égard de Zeus. 16Cela suggère déjà l’idée d’un face-à-face, d’un duel entre Prométhée/Kadaré et Zeus, ce que confirme la trilogie narrative, qui, à la différence de la tragédie d’Eschyle, ne met en scène aucun intermédiaire entre les deux divinités aux prises. » Le feu donné aux hommes est l’œuvre tout entière, celle qui reste sans égale dans son propre pays et qui donne parfois à son auteur le sentiment d’avoir en lui une étincelle de divinité34, celle qui « sauve de l’aliénation » et « contribue à rendre les humains plus lucides et plus intelligents35 ». » (Ibid., p. 156). À sa suite, d'autres philosophes ou certains auteurs de discours argumentatifs ont eux aussi, eu recours au mythe, dans un même emploi. Le Prométhée Enchaîné d'Eschyle n'offre aucune base aux imaginations modernes, qui font de Prométhée un symbole de révolte anti-religieuse. Mais Prométhée reprend la complainte de la misère de l'humanité. 25 Reprenant la métaphore du feu, Brecht se demandait en 1956, devant le IV e congrès des écrivains, « si des étincelles d’esprit combatif couvent encore sous la cendre ». Quant à la réconciliation, elle est envisagée sous la forme dégradée d’un « rabibochage » (de compromis sur des détails, afin de ne pas céder sur l’essentiel), sans qu’émerge à aucun moment un principe nouveau, susceptible de redéfinir les droits de l’État et de l’opposant, sans que le conflit passe à un plan supérieur qui le rende désormais inutile. La réécriture des mythes: 1.La réécriture renouvelle le mythe sans le détourner La réécriture du mythe de l’Atlantide dans le roman pour la jeunesse Atlantide (1901), de l’auteur toscan Enrico Novelli (dont le pseudonyme est Yambo), présente plusieurs intérêts. 39 Pour une analyse de cette œuvre, lire M’Raihi Mariam, Ismaïl Kadaré ou l’inspiration prométhéenne, Paris, L’Harmattan, 2004 (chapitre III). Le mythe du Père Noël constitue une variante enfantine moderne de celui de Prométhée. . Les Récits d’outre-temps ont aussi paru chez Stock (« Bibliothèque cosmopolite ») en 1995. Même le Prométhée d’Eschyle est multiple, figé dans sa révolte ou en chemin vers la réconciliation. OpenEdition est un portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales. Il est clair, notamment, que la trilogie perdue d’Eschyle hante Kadaré au point qu’il l’a réécrite au moins trois fois : en prose narrative tout d’abord, avec son « Prométhée. Une âme à l’identité violée, dont la mémoire portera à jamais les stigmates de l’outrage maisLire la suite Trilogie », in Récits d’outre-temps, trad. cit., p. 323), que le roman fut « sensiblement remanié à la fin de 1989 et au début de l’année suivante avant la chute du stalinisme albanais ». La course partait de l'autel de Prométhée à l'Académie et passait par le Céramique, quartier des potiers, qu'il patronne. D’une part, il s’agit du premier roman entièrement consacré à la réécriture du mythe de l’Atlantide et d’une des premières apparitions du mythe dans la littérature populaire italienne. Prométhée est un Titan, fils cadet de Japet[17] et de Thémis[1] ou Clymène selon Hésiode[18] et frère d'Atlas, Ménétios et Épiméthée. »). 45 Kadaré Ismail, Mauvaise saison sur l’Olympe, op. Prométhée, le demi-dieu qui vola le feu aux dieux Prométhée, le demi-dieu qui vola le feu aux dieux pour le donner aux hommes et Faust, cet homme qui est prêt à … Ils ne connaissaient pas les demeures de briques tiédies au soleil, ni le travail du bois, . On retrouvera cette interprétation chez les alchimistes postérieurs, p. ex. Dans sa tragédie, Eschyle fait également du Titan le gardien du secret selon lequel Thétis serait destinée à enfanter un fils plus puissant que son père. Sachant que Le Grand Hiver est la version « politiquement correcte » (pour le régime albanais), son usage de la mythologie s’apparenterait-il à de la langue de bois, à une phraséologie convenue ? Jusuf Vrioni, Paris, Le Livre de Poche, 2000, p. 124. Le philosophe Hans Jonas fait référence au mythe de Prométhée dans le Principe responsabilité (1979), pour faire allusion aux risques inconsidérés liés aux conséquences de certains comportements humains et de certains choix techniques, par rapport à l'équilibre écologique, social, et économique de la planète. »). 14 Il est ainsi un mot d’ordre d’Enver Hoxha sur lequel Ismail Kadaré ironise fréquemment : l’idée que les Albanais préféreraient manger de l’herbe, plutôt que de renoncer au marxisme-léninisme. Réécriture d’un mythe ou réécriture de l’humanité ? Stéphane Courtois revient sur cette comparaison dans un entretien avec Ismail Kadaré, intitulé La Vérité des souterrains (Paris, Odile Jacob, 2006, p. 164-165). cit., p. 161. Prométhée est un « transmetteur du feu », qui peut l'avoir volé, une figure universelle[10] antérieure à la période commune des Indo-Européens. Ce partage a abouti à fixer le régime alimentaire qui différencie les hommes et les dieux. Ne comprends-tu, frère, que, dans cette éventualité [celle d’un secret détenu par le Titan, et qui ne serait que le “produit de l’imagination de Zeus”], chacun de vous deux aura donné dans le piège de l’autre ? C’est dire que la figure du Titan a accompagné l’écrivain dans son cheminement, dans ses réflexions, voire dans l’évaluation de son propre parcours. Le jeu vidéo d'action God of War 2 (2007) et god of war 3 met en scène, dans l'un de ses niveaux, le supplice de Prométhée. Prométhée devient chez lui un personnage typique des transformations du monde indo-européen ancien avec l'âge des métaux et l'apparition des héros « contempteurs des dieux ». Après la victoire des nouveaux dieux dirigés par Zeus sur les Titans, Prométhée se rend sur le char du Soleil avec une torche, dissimule un tison dans une tige creuse de férule commune et donne le « feu sacré » à l'espèce humaine. Je passe rapidement sur cette œuvre, déjà évoquée au colloque sur les « Lectures politiques des mythes littéraires au xxe siècle » organisé à Paris X-Nanterre les 14, 15, 16 avril 2005 (voir supra, note 5). Ces deux personnages possèdent plusieurs points communs : associés au feu mythique et au don de la connaissance, ce sont des médiateurs entre ciel et terre. Suivant les versions : Épiméthée, le sot[24], ne sachant que faire pour les hommes, appelle à l'aide son frère qui imagine un plan pour favoriser l'humanité. »[51]. Or cet homme nouveau suppose que l’on fasse bien des sacrifices pour qu’il advienne14. Prométhée fait en sorte que l'Homme puisse tenir debout sur ses deux jambes, il lui donne un corps plus grand, distingué et proche de celui des dieux. 13 Kadaré Ismail, Le Concert, trad. En 1820, Percy Shelley, époux de Mary Shelley, compose un poème Prometheus Unbound (Prométhée déchaîné). Enquête sur un « crime littéraire », Paris, Fayard, 2004, p. 128), que Novembre d’une capitale venait d’être publié au moment de l’affaire des « Pachas rouges », en 1975. 10 Kadaré Ismail, L’Année noire. Quel idéal sacrificiel pour Kadaré/Prométhée ? Pour éviter que les hommes, détenteurs de ces nouveaux pouvoirs, en viennent à s’entre-tuer, Zeus leur accorda aussi à tous les sentiments de la pudeur et de la justice, fondateurs de la conscience politique et de la vie en communauté. Pourtant, le troisième volet (celui où se note le plus le désir d’un bilan positif) creuse les perspectives, dégage des plans temporels, des avant et des après, que l’on peut tenter de lire en regard des souvenirs évoqués par Ismail Kadaré à diverses occasions. » Avant de s’exclamer (comme dans le poème en prose déjà rapidement étudié), « je suis sauvé22 ! Douce, dans la mesure où, reprenant la temporalité du Prometheus unbound de P. B. Shelley (1820), Kadaré fait suivre à son héros la marche des temps historiques41, qui se déroulent tandis que durent ses châtiments. 9Tout un peuple ici devient Prométhée, et s’insurge contre ceux qui lui parlent comme s’ils étaient Zeus9. Son frère Prométhée avait créé les hommes à partir d’argile. Un sacrifice, mais qui n’a qu’un temps et prélude à une libération ; une rébellion, mais sans révolution, puisque le maître des dieux demeure sur l’Olympe – avec des prérogatives redéfinies, néanmoins. Néanmoins, sa création comme celle du premier homme à partir de la terre glaise est d'origine mésopotamienne[16]. Pausanias place la scène à Panopée, en Phocide[22] : Athéna, née en jaillissant de la tête de Zeus, introduit le souffle de la vie dans ces corps d'argile[23]. Cette progression se fait grâce au feu « civilisateur » assurant le défrichement des terres incultes, étendant le culte brahmanique (ouvrant un espace au sacrifice) et par là rejoint le mythe de Prométhée. On a également affaire à une trilogie qui marque les trois temps de l’histoire du Titan : le don du feu (tableaux 1 à 6), élément d’une redéfinition plus large de la condition humaine, caractérisée également par le statut de mortel (souhaité par le Titan) et par l’ignorance du moment de la mort (jusque dans les derniers jours) ; le châtiment de Prométhée, qui occupe les tableaux 7 à 10 ; et sa délivrance, évoquée dans la dernière partie (tableaux 11 à 14). Ce texte a été rédigé à partir de 1981 et publié en 1985 d’après la préface d’Éric Faye au tome IX des Œuvres (Paris, Fayard, 2000). Il rappelle le versant négatif du mythe, où Prométhée apparaît comme le patron d’une humanité oubliée par les Dieux. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. Prométhée est dit « bon » et « bienveillant ». On peut voir là l’allusion à un secret tabou, connu de Kadaré : celui des penchants homosexuels du « tyran » dans sa jeunesse20. Et lorsqu’il évoque les étapes d’un conflit, elles sont placées sous le signe de la duplication : par exemple, dans le premier volet, Prométhée est emprisonné sous terre, comme celui d’Eschyle à la fin du Prométhée enchaîné ; et, dans le deuxième, il est à nouveau lié sur le Caucase, ce qui revient en boucle au début de la tragédie antique, comme si toute la vie de Prométhée/Kadaré déroulait indéfiniment les mêmes épreuves. 7 Kadaré Ismail, « Le Militant », in La Ville du Sud, trad. Ce faisant, il dupe Zeus tout comme Loki trompe les autres dieux dans la mythologie nordique[30]. 4 Kadaré Ismail, « Prométhée. Résumé du mythe de Prométhée : Missionné par Zeus, lors de la création du monde, de distribuer les qualités et les dons physiques aux êtres vivants, Épiméthée oublie de donner la moindre petite qualité aux hommes, qui se retrouvent donc nus et sans défense. Cet épisode est communément appelé « le partage de Méconé »[27]. Par cette analogie, Jean Haudry après d'autres linguistes propose de réinterpréter le nom de Prométhée à partir du verbe grec pro-ma(n)th- proche pour le sens du vieil-indien promáthi « prévoyance, providence » qui apparaît assez souvent dans les hymnes védiques à Agni, dieu du feu sacrificiel et du foyer[4]. 26 Kadaré Ismail, Le Poids de la Croix, op. Prométhée n'est ni homme, ni père ou créateur des hommes — ni non plus Satan, car, oncle de Zeus, il a le droit de blâmer ce divin tyran. EISSEN, Ariane (dir.) Quant aux enjeux politiques liés à l’existence de l’alphabet albanais, La Niche de la honte nous les rappelle : l’Empire ottoman avait cherché à éradiquer les cultures locales. Les années 1967-1973 pourraient ainsi être visées dans le passage suivant : Quant à la première période que vous me rappelez si souvent, celle où il [Zeus] était aux prises avec les Titans, je ne pouvais alors agir différemment. Le frère de Prométhée l’y exhorte en ces termes : « vaut-il la peine de continuer à te complaire dans ce cauchemar ? l’ONU ? Trilogie », c’est l’inverse : Zeus/Enver Hoxha doit éviter que Prométhée/Kadaré ne parle et qu’il n’« ébruite »19 un secret. Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Προμηθεύς / Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan[1]. De là à aimer le bec d’acier de l’aigle…. 19Même si l’on peut très probablement établir d’autres rapprochements entre la trilogie narrative et les données biographiques, l’essentiel est sans nul doute qu’au-delà de l’inscription de sa vie dans un schéma mythique, Kadaré tente de justifier son attitude, sur un mode dialogique et interrogatif. mais habitaient sous terre, . Voici la suite immédiate du passage cité précédemment : « Si j’avais renoncé à tout souci de me protéger [...], qui aurait maintenu en vie le seul feu, même mourant, dans les ténèbres ? cit., p. 169 (« Il était évident que, pour mon premier affrontement avec l’État, j’en étais sorti knock-down. Trilogie ». Plusieurs éléments de sa légende tels que son châtiment semblent avoir été empruntés par les Grecs aux légendes du Caucase. Le martyre du Titan prenait fin sans que Zeus soit détrôné : l’existence même du Prométhée délivré (luomenos) met à mal bien des imageries sacrificielles ou/et révolutionnaires. Mais l'homme était encore trop faible pour se défendre correctement face aux autres créatures terrestres. cit., p. 28-29. Par auteurs, Par personnes citées, Par mots clés, Par dossiers. cit., p. 30 (« comment n’ai-je pas pensé qu’en même temps que le bien, et même plus fortement encore, je raffermissais en eux [les hommes] avant tout le mal ? 1 Kadaré Ismail, Eschyle ou le grand perdant [1995], trad. Le pouvoir, d’un côté ; l’intelligence, de l’autre (pour parler schématiquement). Le Prométhée d'Eschyle parle comme ces héros : « Franchement, je hais les dieux » (Eschyle, v. 975). [...] pour employer un terme de notre temps, nous pouvons dire que le mythe de Prométhée débouche notamment sur le triomphe du pluralisme38. cit., p. 526-7. Cette réflexion sur le sacrifice a par ailleurs amené Kadaré à reprendre une autre histoire mythique, celle d’Iphigénie, dans le diptyque formé par La Fille d’Agamemnon et Le Successeur. Tant que le régime communiste était en place, la question était peu ou prou : quelles concessions accepter afin de poursuivre une œuvre d’écrivain (majeur) ? - Je le savais, répond le révolté. On devine alors que le « compromis » passé avec Zeus, le « tribut » qu’il « fallait payer » pour le salut collectif, la « concession », serait la rédaction de L’Hiver, roman de la rupture albano-soviétique, paru en 1973, où Enver Hoxha peut s’estimer magnifié. Figure du savoir, champion (ici de l’identité nationale) face à l’oppression, ce linguiste rejoint Prométhée par un troisième terme définitoire : c’est une victime, davantage même que Prométhée, et de façon dégradée, assassiné qu’il est par des brigands, attirés par le lourd sac contenant les caractères de plomb. Un partisan se réclame d’un révolté. Prométhée est l'homme (masculin), mais il n'est pas la femme 4. Dans la série Supernatural (Saison 8, épisode 16), les frères Winchester font la rencontre d'un homme qui meurt tout les jours avant de réssuciter, il s'agit de Prométhée, devenu amnésique. Si bien que Prométhée en arrive à connaître l’existence du Christ, et avec lui la loi de la pénitence et du pardon. À ces deux éditions, correspondent les deux éditions françaises de 1988 (Eschyle ou l’éternel perdant) et de 1995, du moins dans les grandes lignes, car Ismail Kadaré a continué à retravailler la version albanaise de 1990, ce qui explique la mention des deux dates sur laquelle se clôt la version française de 1995 (« Tirana, janvier 1985/Paris, janvier 1995 »). 43 Dans cette perspective, il convient de relever les propos d’Épiméthée (personnage emprunté à Hésiode) au dixième tableau. Éric Faye précise, dans son introduction au tome V des Œuvres (op. A travers le mythe de Prométhée, c'est le mythe de la création de l'homme que racontent les grecs. Il s’agirait plutôt de « la cocréation d’un auteur et de toute l’humanité venue après lui ». Provoqué trop de fois par l'insolent Prométhée, Zeus décide de se venger sur ses protégés, les hommes. Maître de conférences en littérature comparée à l’université de Poitiers. L'être humain vient de l'homme et de la femme 3. Éric Faye donne une datation légèrement plus basse en parlant du « milieu des années soixante » (préface aux Œuvres, tome V, Paris, Fayard, 1997, p. 15). 21 Kadaré Ismail, Récits d’outre-temps, op. Les dates qui figurent à la fin du texte indiquent même une période de rédaction plus longue, de 23 ans (1967-1990). Du même coup, on réinvente l’auteur (en omettant de lire l’œuvre dans une perspective philologique). ». Adresse : 200 avenue de la République Bat A bureau 320 92001 Nanterre cedex France. Car avec la santé et le sommeil retrouvés, Prométhée s’engourdit et sombre dans la mollesse : Le foie rebondissait, maintenant [le cinquième jour], jusqu’à former à son flanc une volumineuse éponge, souple et douce au toucher. Prométhée, surnom révolutionnaire : l’association fait sens. Le mythe védique du vol du feu par Mātariśvan, l'un des surnoms d'Agni, est, en effet, analogue au récit grec[7]. ), Paris, Presses universitaires de Paris Ouest, 2009, p. 355-364. Parfois c’est la logique narrative même de la réécriture qui est difficilement compréhensible, à moins qu’on ne l’éclaire par la situation d’Ismail Kadaré. La signification du théonyme Promêtheús est débattue. La liaison pro-men- attestée au sens d'« inventer, produire » en védique et en baltique ne s'est probablement conservée en grec qu'au sens de « prévoir »[5]. Les dates « 1975-1989 » figurent à la fin du récit. »). au fil des siècles les peuples de divers pays, des milliers d’hommes qui imitèrent le martyre de Prométhée, et des millions de simples fidèles, ont progressivement apporté [une correction] à la figure du Titan porteur du feu2. Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Προμηθεύς / Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan . Prométhée savait à quelle femme Zeus ne devait surtout pas s’unir, sous peine d’engendrer un fils qui le détrônerait ; tant que le Titan restait muet, Zeus vivait sous cette menace. Car qui, finalement, de Zeus ou de Prométhée, correspond le mieux à l’utopie communiste ? Dans la perspective, adoptée ici même par Bruno Clément, d’une comparaison entre les deux versions de l’œuvre, remarquons que cet épisode du reportage de Besnik Struga est bien plus concis dans L’Hiver de la grande solitude, où l’on ne trouve nulle mention de Prométhée (Paris, Le Livre de Poche, 2005, p. 425 sq.). En réservant aux hommes la chair du bœuf, Prométhée condamnait l'espèce humaine au besoin vital de manger de la viande et d'être ainsi astreinte à une vie brève, tandis que les dieux immortels se satisfont d'odeurs, de parfums, du nectar et de l'ambroisie. Sa légende se rapporte à la progression des Indo-Aryens vers l'est. Download PDF. Merci, nous transmettrons rapidement votre demande à votre bibliothèque. PDF. J.-C. dans un poème d'Hésiode, la Théogonie, puis au Ve siècle av. En effet, ce mythe est lié à de nombreuses traditions qui proviennent de diverses époques et de nombreux auteurs, ce qui peut rendre le mythe assez confus et parfois même contradictoire. Mais celui-ci est subjugué devant la beauté de Pandore, et accepte. 33 Kadaré Ismail, Invitation à l’atelier de l’écrivain, suivi de Le Poids de la Croix, op. Mythes préférés du XVIe siècle : Narcisse, Pygmalion, Actéon, Phénix. 15Il n’y a là rien d’étonnant pour un lecteur de Kadaré, tant l’histoire du voleur de feu semble comme prédisposée à trouver place dans son imaginaire minéral et parcouru par la tension entre Ciel et Enfers. Si j’avais renoncé à tout souci de me protéger, si donc, pour le plaisir de faire sensation ou scandale, j’avais provoqué prématurément ma propre destruction, quel espoir vous serait-il resté29 ? Il s’agit pour Zeus de « briser » Prométhée/Kadaré, de l’empêcher de donner ce qu’il peut. mythe de prométhée texte, mythe de prométhée philo, mythe de prométhée mythologie grecque, mythe de prométhée hésiode, mythe de prométhée eschyle, mythe de. Celui de Kadaré ne l’est pas moins. 28Pour le « mythologue », ces mises au point, qui reviennent volontiers à l’histoire de Prométhée, ont l’immense mérite de montrer que nous pensons avec les mythes, ou que les mythes nous pensent, en raison de leur présence dans les idéologies. Mais, c'est un dangereux ami car le feu est imprévisible.
Carte Du Tarot Mots Fléchés,
Yuba Spicy Curry All Terrain,
Maquettiste Architecture Formation,
Mettre à Sec 5 Lettres,
Jean-baptiste Marteau Fille,
Meilleur écran Incurvé Pc,
Date Du Jour En Anglais,
J'habite Une Maison Citrouille Partition,
Main Qui Gratte Signification,
Décision Associé Unique Rémunération,
Accompagnement Personnalisé Français Cap,